Gaëlle Écobichon

“Quand je regarde Anne de Bre­tagne en face du château, je regarde la stature, les plis de la jupe mais surtout les herbes qui poussent à son pied et quand je regarde les rem­parts je pense aux joints entre les pier­res et même au lichen qui pousse sur les joints. Ce qui me plait c’est le point de vue, nous avons telle­ment de pos­si­bil­ités de regards. Représen­ter le grand et le micro­scopique dans des petites cas­es de 4,5 cm c’est chang­er aus­si d’échelle et ça me plait. Aus­si parce je suis intro­ver­tie et assez timide, les grands for­mats, c’est pas pour moi. Quand je par­le avec quelqu’un, peut être parce que je suis biol­o­giste, je pense à ses poumons, à son cœur qui bat et à ses mito­chon­dries : la plus petite unité de pro­duc­tion d’én­ergie du corps humain.Quand je me baigne dans l’océan, je me dis que je suis dans la même eau que les êtres vivants des abysses juste pas à la même pro­fondeur. Le soir, à la frontale, la musique sur les oreilles, je suis seule dans mes petites cas­es et l’in­stant devient sim­ple et pais­i­ble ; dans la vraie vie rien ni per­son­ne ne peut se met­tre en cas­es !Je n’ai jamais pris de cours mais ça vien­dra. Pour la perspective.”